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Isabelle Loredan blog Lecture passion

Publié le

 

Pour tout Franc-Comtois qui se respecte, Louis Pergaud est une icône, tout comme Victor Hugo d’ailleurs, bien qu’à des niveaux différents. Ce joli petit livre est donc paru au printemps, tout juste pour saluer le centenaire de la disparition de Pergaud. Et quel plus bel hommage que ce roman dont la narratrice n’est autre que Delphine Pergaud, elle-même ? Cela donne au texte une puissance et une tendresse toutes particulières qui touchent infiniment le lecteur.

Quel plaisir d’entrer dans l’intimité du couple, sans jamais se sentir voyeur car c’est mené avec subtilité. On apprend beaucoup sur le quotidien de l’auteur, ses petites manies, sa façon d’être en général. Je me suis passionnée pour son parcours littéraire, pour son amitié avec Léon Deubel, l’autre Comtois exilé à Paris, qui partagea l’appartement du couple quelque temps. J’ai senti l’air pur du Haut-Doubs à chaque séjour du couple à Landresse où il allait se ressourcer régulièrement…

Et puis il y a la seconde partie qui débute peu avant la déclaration de guerre. Le départ pour le front, et les lettres quotidiennes. L’auteur s’est imprégné de cette correspondance de guerre de Pergaud pour en retranscrire toute la richesse ainsi que le lien indéfectible qui a uni Louis et Delphine jusqu’au bout. Lui, minimisant ce qu’était son quotidien pour la protéger, elle faisant semblant d’y croire et lui cachant les disparitions de ses amis, pour ne pas que la moindre faiblesse de sa part ne le mette en danger.

J’ai beaucoup aimé la plume de Dominique Gros, toute en finesse, ciselée. Bref, c’est un très beau roman qui mérite vraiment d’être lu et reconnu pour ce qu’il vaut. Un vrai coup de coeur.

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